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15 novembre 1914.


Il y a sur les bords de la Sprée, à Berlin, dans un petit palais qui fut bâti en 1708 pour une comtesse de Wartemberg et qu’on appelle le château de Monbijou, un musée consacré aux souvenirs de tous les membres de la famille de Hohenzollern, depuis les premiers margraves jusqu’au kaiser aujourd’hui régnant. On voit là les pipes de l’un, les bocks de l’autre, des chemises et des bas, des redingotes et des grands cordons. On y voit des caisses de bois que fabriquait, à grands coups de marteau, sur son lit d’agonie, le père du grand Frédéric, le berceau et la chaise longue du grand Frédéric lui-même, sans compter toute une collection de vidrecomes et de hanaps qui révèle dès l’abord une forte race de buveurs notoires.

C’est un avantage que les Hohenzollern possèdent de père en fils, depuis le premier Frédéric du XVe siècle, qui, simple margrave de Nuremberg, se trouva par surprise promu au rang d’électeur de Brandebourg. Ce Frédéric n’avait qu’un canon, un canon de fort calibre il est vrai, et dont la réputation —