Page:Leo - Aline-Ali.djvu/143

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odorant, qui fournit le vulnéraire du même nom : toute l’abondante flore de montagne. La rose des Alpes aussi croît sur ce plateau, d’où l’on découvre un paysage magique.

C’est, en face, le Grand Moveran avec son glacier, demi-cercle immense, région immobile, froide, étrange, d’où tombe le torrent de l’Avençon, tandis qu’aux pieds du spectateur, à une profondeur vertigineuse, s’allonge une vallée verte, riante, sur le fond de laquelle, çà et là, des points noirs, roux ou blanchâtres, indiquent les troupeaux, où le joli village du Plan de Frénières se montre, réduit aux proportions d’un jouet d’enfant, le tout vaporeux et lumineux comme un rêve.

Les charmes de ce nid alpestre, le dégoût des courses officielles, à émotions prévues et tarifées, qui s’imposent en lieux fréquentés, et les plaisirs d’une intimité de plus en plus précieuse, retenaient à Grion, de jour en jour, nos touristes. Paul Villano même ouvrit l’avis de continuer cette aimable association pendant tout le temps du voyage dans les autres parties de la Suisse, à quoi M. de Maurion avait affectueusement répondu, mais d’une manière évasive ses affaires, d’un moment à l’autre, pouvant, dit-il, le rappeler à Paris.

Un jour, cependant, ayant reçu des lettres, non de Paris, mais de Florence, il avait repris lui-même la proposition de Paul, et il avait été convenu qu’on visiterait ensemble l’Oberland, les petits cantons, Zurich et Bâle, puis qu’on redescendrait par le Jura jusqu’à Neuchâtel. On se pressa dès lors d’accomplir les dernières excursions projetées, entre autres celle d’Anzeindaz, grand pâturage situé près des sources