Page:Leo - Aline-Ali.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vère ; mais la coupe de sa robe n’en révélait pas moins et la ligne admirable des épaules et les contours délicats et harmonieux du sein. Ses cheveux, relevés autour du front en masses ondoyantes, retenues par un étroit ruban noir, découvraient par derrière le cou blanc et pur, au bord duquel se roulaient des boucles follettes. La tresse épaisse, autrefois coupée, lors du changement en jeune homme de la jeune fille, dissimulait, roulée par derrière, le peu de longueur de la chevelure. Un simple col de batiste bordait la robe montante autour du cou ; une manchette pareille bordait le poignet ; une ceinture toute ronde entourait la taille ; mais toutes ces choses semblaient l’exacte mesure de la grâce même, et, bien que de ce costume toute coquetterie individuelle eût été bannie, bien qu’aucun ornement n’ajoutât plus d’éclat à cette jeune beauté, plus de transparence à ce teint pur, les seules coquetteries de la mode, en forçant les chastes perfections de ce beau corps à se révéler, ajoutaient au charme du visage un charme plus pénétrant, une harmonie toute-puissante.

Peu à peu, le nuage qui couvrait les yeux de Paul se dissipa. Il put la voir, il osa la regarder.

La présence de miss Dream contenait toute effusion, et sur l’ardent a parte qui en l’un et en l’autre avait lieu, une conversation banale continua de dérouler, assez lentement, son tissu de phrases toutes faites. Mais, ainsi que des paroles vulgaires accompagnent souvent un chant magnifique, tandis que Paul racontait, sans presque s’entendre, comment il s’était guidé sur la route, dans ses yeux éclatait cet hymne qui, parole, musique, lumière ou couleur,