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Page:Leo - La Femme et les moeurs.djvu/104

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dige ; on secondait sa vocation. En était-il ainsi pour les petites filles ? — Non pas. On aurait dit : à quoi bon ? On le dit encore. Le préjugé s’ajoute à la pauvreté pour les refouler dans une ignorance systématique.

En toutes conditions, d’ailleurs, même arrêt. La sagesse des pères de famille bourgeois comprime avec soin chez leurs filles les germes inquiétants d’une intelligence hors ligne, et s’empresse d’arrêter l’instruction aux limites fixées par l’usage. Encourager chez une fille le savoir ! Qu’en ferait-elle ? Et à quoi cela lui servirait-il, sinon à ne pas trouver de mari ? Ce garçon peut donner à la société un mathématicien, un penseur, un général. Elle doit être une mère de famille, et rien de plus.

Alors, sur cette enfant, arrachée à l’étude, agissent : les sollicitations de la vanité, celles