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Chap. 20. Texte.


A. Renoncez à toute science, et vous serez libre de tout souci. Qu’est-ce que la différence entre les particules wei et a (sur laquelle les rhéteurs ont tant à dire) ? Qu’est-ce que la différence entre le bien et le mal (sur laquelle les critiques n’arrivent pas à s’accorder) ? (Ce sont là des futilités, qui empêchent d’avoir l’esprit libre. Or la liberté d’esprit est nécessaire, pour entrer en relations avec le Principe.)

B. Sans doute, parmi les choses que les hommes vulgaires craignent, il en est qu’il faut craindre aussi ; mais pas comme eux, avec trouble d’esprit, jusqu’à en perdre son équilibre mental.

C. Il ne faut pas non plus se laisser déséquilibrer par le plaisir, comme il leur arrive, quand ils ont fait un bon repas, quand ils ont regardé le paysage du haut d’une tour au printemps avec accompagnement de vin, etc.)

D. Moi (le Sage), je suis comme incolore et indéfini ; neutre comme l’enfançon qui n’a pas encore éprouvé sa première émotion ; comme sans dessein et sans but.

E. Le vulgaire abonde (en connaissances variées), tandis que moi je suis pauvre (m’étant défait de toute inutilité), et comme ignare, tant je me suis purifié. Eux paraissent pleins de lumières, moi je parais obscur. Eux cherchent et scrutent, moi je reste concentré en moi. Indéterminé, comme l’immensité des eaux, je flotte sans arrêt. Eux sont pleins (de talents), tandis que moi je suis comme borné et inculte.

F. Je diffère ainsi du vulgaire, parce que je vénère et imite la mère nourricière universelle, le Principe.


Résumé des commentaires.

Le texte de ce chapitre varie dans les diverses éditions ; il doit avoir été mutilé ou retouché. Les commentaires diffèrent aussi beaucoup les uns des autres. L’obscurité provient, je pense, de ce que Lao-tzeu parlant de lui-même, et se proposant comme modèle des disciples du Principe, n’aura pas voulu parler plus clair. Tchang-houngyang me paraît avoir le mieux interprété sa pensée.


Chap. 21. Texte.


A. Tous les êtres qui jouent un rôle dans la grande manifestation sur le théâtre cosmique, sont issus du principe, par sa vertu (son dévidage).