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Chap. 25. Texte.


A. Il est un être d’origine inconnue, qui exista avant le ciel et la terre, imperceptible et indéfini, unique et immuable, omniprésent et inaltérable, la mère de tout ce qui est.

B. Je ne lui connais pas de nom propre. Je le désigne par le mot Principe. S’il fallait le nommer, on pourrait l’appeler le Grand, grand aller, grand éloignement, grand retour, (le principe de l’immense évolution cyclique du cosmos, du devenir et du finir de tous les êtres).

C. Le nom Grand convient (proportionnellement) à quatre êtres (superposés) ; à l’empereur, à la terre, au ciel (triade chinoise classique), au Principe. L’empereur doit sa grandeur à la terre (son théâtre), la terre doit sa grandeur au ciel (qui la féconde), le ciel doit sa grandeur au Principe (dont il est l’agent principal). (Grandeur d’emprunt, comme on voit. Tandis que) le Principe doit sa grandeur essentielle, à son aséité.


Résumé des commentaires.

Chapitre célèbre ; comparez le chapitre 1. Les commentateurs sérieux s’accordent, les verbeux bafouillent. Le Principe est appelé la mère de tout ce qui est, en tant que source de l’être de tout ce qui est. Il ne peut être nommé, étant le néant de forme, lequel est dépourvu de tout accident auquel on puisse accrocher un qualificatif. Être indéfini, ou Principe universel, sont les seuls termes qui lui soient applicables proprement.


Chap. 26. Texte.


A. Le lourd est la base (racine) du léger, le repos est le soutien (prince) du mouvement. (Ces choses doivent toujours être unies dans un juste tempérament.)

B. Aussi un prince sage, quand il voyage (dans son char léger), ne se sépare-t-il jamais des lourds fourgons qui portent ses bagages. Par quelques beaux paysages qu’il passe, il ne prend son gîte que dans les localités paisibles.