Page:Leon Wieger Taoisme.djvu/410

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Chap. 45. Texte.


A. Accompli, sous des dehors imparfaits, et donnant sans s’user. Rempli, sans le paraître, et déversant sans s’épuiser. Très droit, sous un air courbé ; très habile, sous des apparences maladroites ; très perspicace, avec l’extérieur d’un homme embarrassé ; voilà le Sage.

B. Le mouvement triomphe du froid (réchauffe), le repos abat la chaleur (rafraîchit). La vie retirée du Sage, rectifie tout l’empire, (vient à bout de sa dépravation).

Commentaires : Influence intense, sous les dehors de l’inaction.


Chap. 46. Texte.


A. Quand le Principe règne, (la paix étant parfaite), les chevaux de guerre travaillent aux champs. Quand le Principe est oublié, (la guerre étant à l’ordre du jour), on élève des chevaux de bataille jusque dans les faubourgs des villes.

B. Céder à ses convoitises, (et la manie de guerroyer en est une), c’est le pire des crimes. Ne pas savoir se borner, c’est la pire des choses néfastes. La pire des fautes, c’est vouloir toujours acquérir davantage. Ceux qui savent dire « c’est assez », sont toujours contents.

Rien de plus dans les commentaires.


Chap. 47. Texte.


A. Sans sortir par la porte, on peut connaître tout le monde ; sans regarder par la fenêtre, on peut se rendre compte des voies du ciel (principes qui régissent toutes choses). — Plus on va loin, moins on apprend.

B. Le Sage arrive au but, sans avoir fait un pas pour l’atteindre. Il connaît, avant d’avoir vu, par les principes supérieurs. Il achève, sans avoir agi, par son influence transcendante.

Commentaires : La connaissance supérieure globale, est celle du Sage. La connaissance des détails, est indigne de lui.