Page:Leopardi - La Poésie, trad. Lacaussade, 1889.djvu/131

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Alors me souvenant des siècles morts, des âges
Disparus, je compare aux stériles efforts,
Aux vains bruits des vivants le silence des morts.
D’un ineffable émoi mon âme est oppressée ;
Et du néant humain sondant le gouffre amer,
Dans cette immensité s’abîme ma pensée :
Et doux m’est le naufrage en une telle mer.