Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/30

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point de départ de son œuvre, et il n’était pas un névrosé, dans le sens morbide du mot. Il n’avait aucune caractéristique de l’épilepsie ou de l’hystérie. Les déséquilibres nerveux constatés chez lui provenaient d’une source subjective, d’un surmenage intellectuel. Ces troubles nerveux, dit encore le docteur Toulouse, n’ont fait que s’accentuer, depuis la vingtième année, avec la persistance d’un travail psychique excessif, quoique réglé. On peut voir, dans le cas de M. Zola, la confirmation de cette idée, que la névropathie est la compagne fréquente de la supériorité intellectuelle, et que, même lorsqu’elle est d’origine congénitale, elle se développe avec l’exercice cérébral, qui tend à déséquilibrer peu à peu le système nerveux. Zola apparaît donc, au point de vue médical, comme un sujet robuste et sain. Il était exempt d’infirmités. À noter, toutefois, un certain inconvénient : il était atteint de pollakiurie (abondance d’urine). Il urinait quinze à vingt fois par jour. Il n’avait ni sucre ni albumine. La mère de Zola, Émilie Aubert, était Française. Elle était née à Dourdan, département de Seine-et-Oise, le pays de Francisque Sarcey : une contrée peu lyrique, où le bon sens est prisé, où l’esprit terre à terre se montre légèrement narquois ; les préoccupations acquisitives sont dominantes, chez les habitants, et, pour les femmes, les soins ménagers accaparent toute l’existence. Les grands-parents maternels de Zola étaient des petits bourgeois, entrepreneurs et artisans, et non pas des paysans. Mme Zola mère était arthritique et était devenue cardiaque ; elle a succombé à une irrégularité dans la contraction du cœur, avec syncope et œdème, à l’âge de 61 ans. Le docteur Toulouse constate que c’est cet état