Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/417

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Paris, la troisième ville dont Zola a voulu synthétiser le rôle dominateur et rayonnant, un des soleils du système mondial actuel, est le dernier volume de la trilogie des capitales. Le sobre titre du livre peut paraître ambitieux. Il est difficile de faire tenir dans un tome, si volumineux soit-il, et celui-ci dépasse 600 pages, ce que contient cette ville, ce que représente ce seul nom : Paris ! Ce n’est pas un roman, un tableau, mais dix panoramas et vingt livres qu’il faudrait, pour contenir la vie de Paris, et encore on n’en donnerait qu’une incomplète monographie, et qu’une vision partielle. La série des Rougon-Macquart, sauf en quelques ouvrages, n’est qu’une histoire de Paris, de sa vie, de ses passions, de ses idées, de ses fermentations et de ses manifestations, fragmentée et étudiée, par milieux, d’après la profession et le caractère du personnage pris pour protagoniste de l’action. Ici, d’après le titre, devrait se trouver résumé, et comme condensé, tout ce qui constitue l’apparence matérielle, décorative, agissante, de l’énorme capitale, et aussi sa pensée, sa force civilisatrice, l’âme de Paris. Le livre de Zola ne renferme pas tant de choses. Il est même plutôt circonscrit quant au champ de vision qu’il offre au lecteur. L’auteur a décrit un coin du Paris politicien, combinaiseur de ministères et d’émissions, et montré l’écume du monde politique bouillonnant dans la ville qu’il compare, après Auguste Barbier, à une cuve énorme : … Montferrand, qui étranglait Barroux, achetant les affamés, Fontègue, Duteil, Chaigneux, utilisant les médiocres, Taboureau et Dauvergne, employant jusqu’à la passion sectaire de Mège et jusqu’à l’ambition intelligente de Vignon. Puis venait l’argent empoisonneur, cette affaire des chemins