Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/477

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une médaille d’or à la poitrine d’une rougissante bergère, une petite Bourguignonne de seize ans, qui s’appelait Mlle Camelin, et qui, au péril de sa vie, avait tué en combat singulier un loup affamé, sauvant ainsi son troupeau… Zola a de tout temps pratiqué l’amitié. Il se plaisait à diriger, à commander ses amis, mais il leur vouait une affection solide et sincère. Il a été le centre de plusieurs réunions d’intimes, comme nous l’avons dit : Baille, Cézanne, Marius Roux. Voilà le premier groupe, celui des Provençaux, des condisciples de sa jeunesse, des premiers confidents de ses rêves, de ses essais. Puis, vinrent les peintres impressionnistes et coloristes, Manet, Guillemet, Pissarro, parmi lesquels se trouvait Cézanne, l’ami de l’adolescence. Ensuite ce fut le groupe de Médan : Guy de Maupassant, Hennique, Huysmans, Céard et le fidèle Paul Alexis, les co-auteurs des Soirées de Médan. Le développement pris par cette étude m’a empêché de décrire ce cénacle, sur lequel je possède de nombreux documents, ayant été l’ami de plusieurs d’entre eux, de Maupassant et de Paul Alexis entre autres, pour ne citer que les morts. Si la brièveté de l’existence me le permet, je consacrerai un nouveau volume au « groupe de Médan » . Vinrent ensuite les compagnons de l’époque combative, les défenseurs de Dreyfus. Il convient de mentionner également le petit groupe des intimes, des amis personnels, comme Georges Charpentier, Desmoulins, Alfred Bruneau, et le groupe des jeunes gens de la dernière heure, Saint-Georges de Bouhélier, Maurice Leblond, Paul Brulat, etc., etc., tous pieux gardiens de la gloire du maître. M. Maurice Leblond, dont le mariage vient d’être célébré (14 octobre 1908), devait épouser sa fille Denise.