Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/304

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passagers, qui s’étaient produits dans des quartiers excentriques. Ils dirent qu’ils ne doutaient pas que les gardes nationaux ne consentissent à conduire les pièces dans des parcs spéciaux, désignés par l’administration. Il n’y aurait aucun inconvénient, ajoutèrent-ils, à confier tour à tour la garde de ces pares à tous les bataillons de la capitale, indistinctement. La majorité des maires exprima l’avis que les comités, qui s’étaient créés dans le sein de la garde nationale, n’avaient pas un seul instant cessé d’obéir aux ordres des commandants de secteurs, et que, par conséquent, ces comités n’étaient pas de nature à entraver l’action de l’autorité supérieure de la garde nationale.

Tandis que les journaux réactionnaires excitaient les passions, exagéraient Je péril de la situation, donnaient des détails impressionnants et mensongers, le Figaro se signalait surtout dans ce reportage sensationnel, et multipliait les détails terrifiants sur ce qu’il appelait « les Folies-Montmartre » : les journaux modérés, les autres étant supprimés, tenaient au contraire un langage mesuré et conciliant.

Puisqu’en dépit de nos espérances, écrivait le Siècle, la question des canons n’est pas encore résolue, au grand détriment de tous, nous renouvelons notre appel à la députation parisienne, qui, seule, a l’autorité morale nécessaire pour agir efficacement sur des esprits qui s’égarent ; nous invitons nos députés à se rendre auprès du comité ou des officiers auxquels obéissent les détenteurs des canons, et de les adjurer, au nom des intérêts suprêmes de la République, de mettre un terme à une situation dont nous, républicains, nous souffrons plus que personne.

Nous avons nos raisons pour presser nos députés de tenter cette démarche, de concert, s’ils le jugent utile, avec les municipalités.

Le Siècle était-il au courant de ce qui se complotait dans les conseils du gouvernement, ou bien, avec perspica-