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Les membres de l’Internationale, dont plusieurs firent par la suite partie du Comité Central et de l’assemblée communale, préparèrent les esprits à une révolution, posèrent le grand principe séparatif des classes : « l’émancipation des travailleurs devant être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » ; ils propagèrent l’éducation socialiste, recrutèrent des adhérents à la transformation sociale, mais ne contribuèrent qu’individuellement, ou incorporés à des groupes différents, aux diverses manifestations de la rue, qui marquèrent les années finales de l’empire, et les journées qui suivirent la capitulation de Paris.

Ce fut à tout autre titre que celui d’adhérents à J’association que les militants du parti avancé participèrent aux émeutes du 31 octobre et du 22 janvier 1871, à l’enlèvement des canons, la veille de l’entrée des Prussiens, comme à la reprise, dans la matinée du 18 mars, des pièces d’artillerie dont Thiers et Vinoy avaient voulu s’emparer.

LES GRÈVES

L’Internationale eut toutefois une part active dans les grèves qui se produisirent avant la guerre. Son intervention dans le conflit qui agitait l’industrie parisienne du bronze fut décisive. Une question de salaires divisait les patrons, ayant à leur tête M. Barbedienne, et les ouvriers que représentait M. Camélinat. Le bureau de la section internationale de Paris réclama l’appui du conseil général à Londres. Il fit appel à la solidarité des membres de l’Association, et demanda que le pouvoir central portât à la connaissance de tous ses adhérents de France, d’Allemagne, de Suisse, d’Italie, d’Amérique et d’Angleterre, les conditions de la lutte engagée, pour un rehaussement des salaires, entre les ouvriers bronziers parisiens et leurs pa-