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Lutte à outrance est acceptée par 14 voix (sections) avec 1 voix nulle, de la section des Ternes. Le citoyen Varlin parle des difficultés que présenterait la publication d’un journal quotidien. Les ressources font défaut. « Il nous faut un organe qui explique clairement nos idées, dit Frankel, comment voulez-vous que l’ouvrier qui ne sait rien apprenne ? On lui parle aujourd’hui de Commune, ce mot l’effraie, il ne sait ce que c’est. Depuis la République nous n’avons rien fait. » Il est décidé que la Lutte à outrance aura un sous-titre indiquant que ce journal sera l’organe des travailleurs, de l’Internationale. Le citoyen Lucas dit : « Nous ne voulons pas suivre la ligne de la Patrie en danger (journal très énergique et très patriote rédigé par Blanqui, pendant le siège). Le président Bachruch dit : « Blanqui a souvent des idées justes, mais c’est un journal socialiste que nous faisons, et quoi que je pense de Blanqui, je ne veux pas m’écarter de cette ligne » (Séance du 12 janvier).

Voilà une réfutation de l’opinion, produite devant la commission d’enquête, que Blanqui avait fait alliance avec l’Internationale. C’eût été possible en vue d’un de ces coups de mains que Blanqui préconisait, seul moyen, selon lui, de faire la révolution. Il aurait pu, pour la tentative du 22 janvier, se concerter avec les internationalistes. On voit qu’il n’en fut pas question au Conseil fédéral et qu’au contraire il y avait froideur et défiance entre les membres de l’Internationale, révolutionnaires sociaux et les blanquistes, considérés comme des révolutionnaires politiques. Nous retrouverons, quand la Commune aura le pouvoir et sera installée comme un gouvernement voulant être régulier, cet antagonisme entre les blanquistes et les internationaux.

Dans la séance du 19 janvier, le Conseil fédéral s’occupe du travail de nuit des boulangers. Les boulangers deman-