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conseils de quelques hommes soldés qui cherchent à semer la division dans nos rangs ; et enfin, si vos convictions sont autres, venez donc protester par des bulletins blancs, comme c’est le devoir de tout bon citoyen.

Déserter les urnes n’est pas prouver qu’on a raison ; c’est au contraire user de subterfuge pour s’assimiler comme voix d’abstention les défaillances des indifférents, des paresseux ou des citoyens sans foi politique.

Les hommes honnêtes répudient d’habitude de semblables compromissions.

Avant l’accomplissement de l’acte après lequel nous devons disparaître, nous avons voulu tenter cet appel à la raison et à la vérité.

Notre devoir est accompli.

Le ton de cette proclamation était modéré, et l’offre aux opposants de protester par un bulletin blanc était conforme à la pure doctrine du suffrage universel.

En même temps, le Comité adressait des remerciements à la garde nationale et lui demandait de continuer son concours pour la consultation électorale.

Citoyens Gardes nationaux,

Nous comptons sur votre courage, sur vos efforts persévérants, sur votre abnégation et votre bon vouloir, en présence, des charges de service, des croisements d’ordres, qui peuvent se produire et de vos fatigues de tous les jours.

Marchons fermement au but sauveur : l’établissement définitif de la République par le contrôle permanent de la Commune, appuyé par cette seule force : la garde nationale élective dans tous les grades.

Quand nous pourrons avoir les yeux partout où se traitent nos affaires, partout où se préparent nos destinées, alors, mais seulement alors, on ne pourra plus étrangler la République.

Pendant que l’espoir était encore conservé d’un accord, il y avait à la mairie du Ile quelques esprits combatifs qui déploraient la conciliation, refusaient de trouver la solution pacifique cherchée et rêvaient provocation, attaque,