Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/389

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més. Mais qu’il devait être brutal et terrible le réveil de ce rêve d’union ! Le jeu régulier des institutions démocratiques, l’administration normale de la cité, Paris libre cessant d’être un camp, redevenant un atelier de civilisation, une ruche laborieuse, au milieu de la France apaisée, consentante à son autonomie, cherchant partout à l’imiter, c’était un bien beau songe en vérité ! Malheureusement rien qu’un songe. Nous avons tous été de ces rêveurs à ces heures d’enchantement, où l’on croyait, de si bonne foi, tenir enfin la réalité de l’idéal démocratique ! On étreignait seulement des formes vaines, à qui les désirs et l’imagination prêtaient une apparence positive, nuages, visions, que la brutalité des faits allait si vite dissiper et fondre dans le néant.

Les signatures ayant été apposées sur le texte de la convention intervenue, les membres se séparèrent.

L’AFFICHAGE DE LA CONVENTION. Ier TEXTE

Le Comité Central fit aussitôt porter à l’Imprimerie Nationale ce document, après l’avoir revisé, et il fut affiché avec le texte suivant :

Le Comité Central de la garde nationale, auquel se sont ralliés les députés de Paris, les maires et adjoints, convaincus, que le seul moyen d’éviter la guerre civile, l’effusion du sang à Paris, et, en même temps, d’affermir la République, est de procéder à des élections immédiates, convoque pour demain dimanche tous les citoyens dans les collèges électoraux.

Les habitants de Paris comprendront que, dans les circonstances actuelles, le patriotisme les oblige à venir tous au vote, afin que les élections aient le caractère sérieux qui seul peut assurer la paix dans la cité.

Les bureaux seront ouverts à huit heures du matin et fermés à minuit.

Vive la République !