Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/176

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Notre corps expéditionnaire, dit le lieutenant colonel Hennebert, était formé de deux brigades d’infanterie : l’une la brigade Daudel, de la division Faron, l’autre la brigade Bernard de Seigneurens, de la division Bruat. Eclairé sur sa gauche par la brigade de cavalerie de Galliffet de la division de Barail, sur sa droite par deux escadrons de la garde républicaine, il se mit en marche, le 2 avril, à six heures du matin. Une colonne s’avança par Rueil, Nanterre, l’autre par Vaucresson et Montretout ; la jonction des deux détachements s’opéra sans encombre au rood-point des Bergères. C’est de là que nos soldats partirent pour enlever les positions barricadées de Courbevoie, défendues par quatre bataillons d’insurgés…

(Guerre des Communaux, par un officier supérieur, p. 125.)

Il résulte de cette déposition d’un témoin, d’un militaire, et des termes dont il se sert « notre corps expéditionnaire », qu’il s’agissait d’une véritable attaque, décidée pour dégager Courbevoie et s’emparer du pont de Neuilly, pour se rapprocher de Paris par conséquent, en occupant le seul débouché sur l’ouest, l’une des voies conduisant indirectement à Versailles. Vinoy vint diriger l’attaque, se portant au rond-point des Bergères, où avait lieu la jonction des deux brigades Daudel et Seigneurens.

LE CHIRURGIEN-MAJOR PASQUIER

Le combat commença par un coup de feu isolé. Ce fut presque un accident, ou tout au moins une méprise occasionnée par une chevauchée téméraire. Le chirurgien militaire Pasquier accompagnait la première colonne dirigée sur le rond-point. Poussé par la curiosité, par le zèle, emporté peut-être par son cheval, ou bien supposant que les services d’ambulance qu’il était chargé d’installer étaient déjà rendus à l’emplacement désigné, le chirurgien dépassa imprudemment les premiers pelotons. Il s’avança donc