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résistance. Mis en déroute, aux premières décharges d’une artillerie pourtant insuffisante, très probablement dérisoire, faute de munitions et de pointeurs, cet échec initial leur fit admettre l’impossibilité de continuer la marche sur Versailles.

L’élan fut coupé net. Les braves continuèrent à aller de l’avant, en désordre toujours. Le gros de la cohue lâcha pied, reflua vers le pont de Neuilly et Paris.

Ce ne fut que vers dix heures que les renforts versaillais arrivèrent sur le lieu de faction, et encore le principal de l’effectif dont Vinoy disposait, fut-il envoyé vers le sud, à Meudon, à Clamart, à Issy, où la résistance s’annonçait beaucoup plus ferme, où la bataille s’engageait plus sérieuse, plus inquiétante.

RENFORTS AUX VERSAILLAIS

Vers Bougival et Rueil, Vinoy envoya la brigade Paturel, comprenant le 46e de marche, puis la brigade Grenier, composée du 90e et du 91e de ligne, avec la division de cavalerie de Preuil, formée par le 3e cuirassiers, le 4e dragons et une partie du Ier et du 2e régiment de gendarmerie. En tout une dizaine de mille hommes. Les fédérés disloqués, dont une partie avait regagné Paris, de quinze mille combattants réunis le matin sous le commandement de Bergeret, ne comptaient plus guère que cinq à six milliers d’hommes, la plupart démoralisés. Gustave Flourens, dont les troupes ayant évité la panique de la matinée paraissaient plus résolues, ne pouvait renforcer que de trois mille combattants environ l’effectif effondré de Bergeret. Aussi, quand les généraux Paturel et Grenier débouchèrent des hauteurs de Vaucresson, de la Celle-Saint-Cloud et de Bougival, facilement repoussèrent-ils les fédérés qui s’étaient avancés jusqu’au delà de la Jonchère.