Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/276

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pu regagner Asnières et rentrer dans Paris avec les débris de son armée et les troupes de Flourens, disparu, mis à mort. C’était partout la défaite complète. La lutte à l’ouest avait duré une journée. Elle n’eut, depuis l’arrivée sous le Mont-Valérien, que le caractère d’une retraite, avec quelques mouvements offensifs, vite arrêtés et peu importants.

Au sud-ouest et au sud, le combat fut plus soutenu. Il n’eut pas, dans la matinée du lundi, l’allure d’une déroute, comme à Rueil, et se prolongea deux jours, entre Clamart et Châtillon. Ainsi qu’à l’ouest, l’armée avait été divisée en deux colonnes, sous deux généraux : Duval à gauche, et Eudes sur la droite. Le second de ces deux corps, celui d’Eudes, formait avec le corps de Bergeret le centre de l’armée entière, par rapport à la colonne de Duval, tenant l’aile gauche et à celle de Flourens occupant la droite. Toutes avaient le même objectif : Versailles. Eudes et Duval devaient chercher à atteindre Versailles par deux itinéraires à peu près parallèles : Duval par Châtillon, Bagneux, Villacoublay, Eudes par Issy, Bellevue et Meudon. Entre Chaville et Viroflay on eût fait la jonction et débouché, en traversant le faubourg de Montreuil, sur les avenues de Sceaux et de Paris. (Voir la carte No 2.)

Eudes débuta, le lundi 3 avril, par un petit succès : il avait mis ses troupes en mouvement dès l’aube. Il prit la route d’Issy, que le fort protégeait, et atteignit les Moulineaux, puis le Bas-Meudon. Aux Moulineaux, des gendarmes venus de Sèvres et quelques compagnies détachées de Versailles sont repoussés, se retirent en désordre. Eudes occupe alors le Bas-Meudon, marche sur Bellevue et le Val-Fleury. Le fort d’Issy appuie son mouvement. Deux batteries versaillaises sont établies à la hâte sur la terrasse du château de Meudon, pendant que des bataillons fédérés s’engagent sur la route de Val-Fleury. Les obus tombent à la gare de