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par la Commune. Son autonomie est complète. Il lui appartient de faire l’organisation de la garde nationale, d’en assurer le fonctionnement et de proposer à l’acceptation de la Commune toutes les mesures politiques et financières nécessaires à la mise à exécution des décisions prises par le Comité.

Les citoyens Arnold, Bouit et Lucipia furent désignés pour soutenir cette proposition, qui équivalait à faire de la Commune le pouvoir administratif et législatif, le Comité Central se réservant le rôle de l’exécutif. Restait à établir l’autorité judiciaire. C’était en somme conforme au principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs, mais combien inutile et dangereux dans un pareil moment !

RIVALITÉ DES POUVOIRS

L’antagonisme entre la Commune et le Comité Central se manifesta en plusieurs occasions. Édouard Moreau, l’un des membres les plus intelligents du Comité, reproche, dans la séance du 20 avril, l’abandon des idées révolutionnaires par la Commune. Il réclame le droit de contrôle :

Nous devons, dit-il, repousser tout établissement d’oligarchie. Nous devons refaire une assemblée générale, lui exposer nos actes, lui faire comprendre qu’elle doit nous décerner le mandat de faire reconnaître par la Commune le droit de contrôle pour le Comité Central. L’administration est essentielle et nous devons en exiger une réorganisation complète. La Commune doit penser à encercler Versailles dans le mouvement révolutionnaire.

Les cas de conflit se produisirent fréquemment. Il y eut plusieurs arrestations de chefs de légion et de commandants, sur des ordres émanant de la Commune. L’arrestation de Faltot, chef de la 17e légion, souleva des protestations. Un des membres du Comité, Rousseau, écrivait à son collègue Arnold, de la commission de la guerre, une