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niers fut pitoyable, leurs réponses portèrent l’empreinte de franche lâcheté…

(Un officier supérieur. — Guerre des Communaux de Paris. Firmin Didot, éd., 1871.)

Ces deux citations montrent quelle fureur animait les vainqueurs, ministres, militaires ou civils, et combien fut inhumaine la joie répandue dans tout Versailles par la première victoire.

ATTITUDE DE PARIS

À Paris, les événements n’avaient pas produit une impression désastreuse. On y considérait les déroutes du lundi et du mardi comme un échec partiel, dont la revanche ne tarderait pas à être prise. Il y eut seulement des scènes douloureuses aux portes d’Orléans et de Vanves, et aussi à la porte d’Asnières. Des femmes, des enfants, des camarades, se pressaient anxieux, guettant les voitures, les brancards qui ramenaient les blessés et les morts. On se précipitait au-devant des chariots funèbres et des civières sanglantes, pour essayer de découvrir l’être cher qu’on attendait et que souvent on ne retrouvait pas, car on n’avait pas pu relever tous les morts. Les 67e, 127e, 129e et 194e bataillons furent ceux qui avaient éprouvé les plus fortes pertes, au sud. À Rueil, le 24e, le 129e, le 188e avaient le plus souffert. Le commandant du 24e avait été tué.

La ville, dans son ensemble, était calme, les boulevards avaient leur aspect habituel. Le Gymnase joua, le soir du 4, le Voyage de M. Perrichon et Frou-frou, où Desclée était admirable. On annonçait pour le lendemain la première d’un gai vaudeville, les Francs-Fileurs, de Clairville et Desbeaux.

Le fantaisiste, peu communaux, Catulle Mendès, obser-