Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/398

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de patriotes de sa trempe ! » La mémoire de Dombrowski n’a plus besoin d’être défendue : sa mort doit inspirer le respect à tous ceux qui pensent que ce vaillant étranger a acquis sa grande naturalisation par l’honneur, la bravoure, la fidélité, vertus bien françaises.

LA CÉCILIA

Au mois de mai, quand Rossel eut remplacé Cluseret à la guerre, le commandement fut modifié. Dombrowski dirigea exclusivement les opérations de Neuilly et de la rive droite, La Cécilia prit le commandement du centre, et Wrobleski eut l’aile gauche, de la Bièvre à Vincennes.

Ces choix furent excellents. La Cécilia et Wrobleski étaient, comme Dombrowski, de véritables militaires. Ils étaient comme lui d’une bravoure extrême. La Cécilia, colonel de l’armée française, n’était pas un étranger, un italien, comme on l’a cru souvent à raison de la désinence de son nom, et aussi parce qu’il avait obtenu un grade dans l’armée italienne. Il y avait aussi, ce qui donna probablement naissance à l’erreur, sa participation aux côtés de Garibaldi, à l’expédition de Sicile. Il avait combattu à Marsala, et était entré dans Palerme, avec le grade de colonel. Victor-Emmanuel lui offrit alors de passer dans l’armée italienne, en conservant son grade. Il refusa, voulant rester français.

La Cécilia était né à Beauvais, en 1834. Bachelier à dix-sept ans, il donnait des leçons de mathématiques, quand Garibaldi fit appel aux volontaires, en 1860. Il fut un des plus vaillants parmi cette héroïque légion garibaldienne. N’ayant pas voulu être colonel italien, il passa en Allemagne et fut admis comme professeur de mathématiques à l’université d’Ulm. Il revint en France en 1860, se maria et