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n’est pas encore éteinte entièrement ; elle a survécu à ses fondateurs. Il y a encore, à Lyon, l’association des Vieux Groléens.

HÉSITATION APRÈS LE 18 MARS

Les événements accomplis à Paris, le 18 Mars, furent imparfaitement connus à Lyon. Renseignés seulement par les dépêches mensongères du gouvernement, trompés par la lecture des journaux parisiens hostiles au mouvement qui parvinrent seuls après la fuite à Versailles, les républicains lyonnais hésitèrent. Ils ne savaient s’ils devaient soutenir les revendications parisiennes, et engager la municipalité lyonnaise à promettre à Paris un concours actif, ou se borner prudemment à attendre les événements et les nouvelles.

Le 22 mars, les capitaines de tous les bataillons de la garde nationale se réunirent cependant place des Terreaux. L’opinion générale fut hostile à l’Assemblée de Versailles. On décida d’envoyer des délégués au maire de Lyon, afin de le mettre en demeure de se prononcer en faveur de la Commune de Paris. Le Conseil municipal s’était rassemblé en hâte, à la nouvelle de cette réunion des chefs de la garde nationale. Le Conseil adopta le projet d’une adresse à l’Assemblée de Versailles, lui demandant de convoquer les électeurs pour la nomination d’une Constituante. À six heures, les délégués de la garde nationale furent reçus à l’Hôtel-de-Ville, dans la salle des Echevins, par le maire de Lyon. M. Hénon n’entra nullement dans les vues de la délégation. « Lyon, leur dit-il, jouissait depuis le 4 septembre, de l’autonomie communale, et il ne voyait pas quelles prérogatives nouvelles cette cité pouvait demander. En outre les éléments de la Révolution parisienne étaient encore igno-