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PAUL VERLAINE

Coppée, longtemps attaché aux bureaux de la Guerre, prouvaient qu’il n’y avait nulle incompatibilité entre le service des Muses et celui de l’État ou de la Préfecture.

En notant ce regret de l’emploi perdu, ou plutôt sottement abandonné, je n’émets pas une simple supposition, je ne formule pas une appréciation personnelle, je donne l’opinion postérieure de Verlaine lui-même.

Bien des années après ces événements, Verlaine, revenu définitivement en France, à bout de ressources, sans aptitude aux besognes littéraires productives, vieilli, déjà malade, ou du moins se sentant miné dans ses forces, se montra désireux de retrouver la tranquillité d’esprit, la sécurité du lendemain, avec en plus les appointements réguliers du fonctionnaire. Il me demanda d’intervenir pour le faire réintégrer dans sa place de commis à la Ville.

Il n’avait été l’objet d’aucune poursuite judiciaire, peut-être même n’avait-il pas été régulièrement et officiellement révoqué ; il devait être simplement considéré comme démissionnaire, n’étant plus revenu à son bureau depuis les journées de mai 1871. La requête était possible.

Charles Floquet, avec lequel j’avais les meilleures relations, était alors Préfet de la Seine. Je m’adressai à lui pour faire réintégrer Verlaine, et voici la reproduction de la demande originale adressée par lui au Préfet et appuyée par moi.


À Monsieur le Préfet de la Seine,
Paris.

Monsieur Paul Verlaine demande à être réintégré dans l’administration de la Ville, où il a occupé pendant sept ans un emploi dans les bureaux. Il était en dernier lieu commis