Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/199

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firent paraître, sous le titre de Parnassiculet, un recueil satirique où les procédés des Parnassiens étaient imités et ridiculisés. Il y eut des protestations en mouvement, des gifles dans l’air. Des duels à l’épée : Mendès contre Arène ; des combats à coups de poings, Verlaine contre Daudet, faillirent se produire.

Le Parnasse contemporain, recueil de vers nouveaux, premier fascicule, sur papier whatman teinté légèrement, avec couverture blanche, format petit in-8o, 16 pages, parut en mars 1866. C’était une publication éclectique. Si les jeunes, si les poètes, dont plusieurs encore inédits, qui s’étaient rencontrés et groupés déjà à la Revue fantaisiste, passage des Princes, puis dans le salon de Mme de Ricard, ensuite chez Nina de Callias, enfin dans l’arrière-boutique de Lemerre, publiant le journal l’Art, chez Leconte de Lisle, boulevard des Invalides, chez Paul Meurice, avenue Frochot, chez Banville, dominaient, formaient le noyau important, une large et honorable place était réservée aux maîtres. Les aînés, non seulement les illustres, mais les notoires, et aussi quelques obscurs incompris, étaient accueillis avec égards. La doctrine de l’irrespect chronique et systématique n’était pas celle des Parnassiens. Sans doute, on conspuait fortement l’école dite du bon sens, et l’on excommuniait du temple de l’Art les Scribe et les Ponsard, mais on était hospitalier envers des poètes dont les œuvres et les idées ne se rapportaient guère au Parnasse et aux Parnassiens.

Le Parnasse était ainsi annoncé : « Le Parnasse contemporain, recueil de vers nouveaux, contenant des poésies inédites des principaux poètes de ce temps, se publie par livraison de seize pages, paraissant le samedi. » Cette publication, commencée le 3 mars, sera achevée le