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triste bureau. Alors il se prenait presque à désirer qu’Armand eut fait un autre choix.

Voyons maintenant comment ce dernier s’accommodait de sa nouvelle position.

L’étude du Droit, quoique sèche et pleine d’aridité, ne lui déplaisait pas trop ; puis son père indulgent, aimant à faire les choses convenablement, lui donnait assez d’argent pour rencontrer amplement ses besoins, lesquels étaient, à la vérité, raisonnables et modérés. Il demeurait chez une respectable mais humble famille où il n’y avait pas d’autres pensionnaires : les repas y étaient excellents et abondants, le linge sans réplique, et madame Marcel, l’hôtesse, brillait par sa politesse et par ses manières.

La vie ne pouvait certainement s’ouvrir pour les deux frères d’une manière plus agréable ! Se pouvait-il qu’il y eût des écueils sous des eaux aussi limpides, du moins pour l’un d’eux ?

Madame Martel n’avait ni fille, ni sœur pour épousseter les ornements en faïence qui ornaient sa corniche, ou pour arroser et tailler les géraniums et les rosiers de tous les mois qui fleurissaient avec tant de profusion dans ses fenêtres à vitres petites et propres. Cependant, Armand, revenant un jour à sa pension, quelques semaines après qu’il s’y fût installé, aperçut, en se rendant à sa chambre, dans la salle d’entrée, une jeune fille occupée à coudre près de la fenêtre.

Lorsqu’il entra elle ne releva seulement pas la tête, et tout ce qu’il vit en jetant un