Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
123

— Est-ce que vous dansez. M. Durand ? demanda-t-elle ensuite à notre héros.

Armand répliqua qu’il ne dansait pas, et Belfond s’esquiva en disant que comme lui dansait à sa manière, il allait se choisir une partenaire.

Mademoiselle de Beauvoir resta un peu plus longtemps à causer avec Armand. Les premiers moments de gêne et d’embarras disparus, il se sentit plus à son aise qu’il l’aurait cru possible dix minutes auparavant. Le fait est que si la jeune fille pouvait être sarcastique et arrogante au plus haut degré lorsqu’on la provoquait, il y avait aussi chez elle une franchise et une simplicité naturelles qui inspiraient la confiance au lieu de l’éloignement.

Madame de Beauvoir qui trouvait probablement que l’entrevue entre Armand et sa fille était trop prolongée, s’avança, au bout de quelque temps, et demanda poliment ;

— Pourquoi M. Durand ne rejoint-il pas les danseurs ?

— Je ne sais pas danser, madame, répondit Armand qui retomba aussitôt dans le même état de gêne et de confusion d’où il venait justement de sortir.

— Peut-être que dans ce cas vous nous favoriseriez d’une chanson ?

Notre héros protesta encore de son ignorance, remerciant intérieurement le ciel d’être capable, avec une conscience nette, d’en agir ainsi.

— Dans ce cas, il faut que vous fassiez une