Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/199

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entré ce soir dans cette chambre avec la détermination de n’en point sortir sans avoir une réponse explicite et définitive.

— Eh ! bien, puisque vous le voulez absolument, je vais parler. Je crains franchement que la différence qu’il y a dans nos goûts et nos caractères soit si grande qu’elle ne nous permette jamais d’être heureux ensemble.

— Vous n’êtes pas sérieuse, Gertrude ! Vous dites cela seulement pour éprouver ma patience comme vous le faites si souvent.

— Une fois pour toutes je dis non, ce n’est pas pour cela. J’étais justement à réfléchir sérieusement sur le sujet lorsque vous êtes entré, et je cherchais le meilleur moyen de vous faire connaître ma résolution.

De Montenay se leva en sursaut.

— Après m’avoir traîné si longtemps à votre suite, s’écria-t-il avec impétuosité, vous n’oserez certainement pas me dire que vous avez maintenant l’intention de manquer à vos promesses.

— Quelles promesses ? Vous savez fort bien que dans la dernière grande explication que nous avons eue ensemble, il a été formellement décidé que nous resterions libres, entièrement dégagés de nos engagements antérieurs.

— Il en a été peut-être ainsi en paroles, mais non en réalité. Pensez-vous que je veuille être partout raillé et tourné en ridicule, parce que j’aurai été rejeté par vous ?

— Si vous le préférez, vous pouvez dire