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s’ouvrit lentement et sa femme entra, la figure ronge et les larmes aux yeux.

— Viens-tu avec moi, Délima ? lui dit-il.

— Oui !

— Alors habille-toi vitement, car nous n’avons pas de temps à perdre. Je vais aller chercher une carriole.

— Où irons-nous ? soupira-t-elle, complètement subjuguée en s’affaissant sur une chaise.

— Ne sois donc pas inquiète. Nous pouvons aisément trouver une bonne pension pour le prix que nous payons ici. J’ai en vue une maison paisible et respectable ; je vais de suite essayer d’y prendre des arrangements et je reviendrai te chercher. Pendant ce temps-là tu pourras faire ta malle.

En sortant il ne vit point madame Martel, mais il rencontra le bonhomme qui avait reçu instruction de guetter Armand et d’essayer, si c’était possible, de l’amener à des sentiments plus doux.

— Quoi ! qu’est-ce que ceci, Armand ? Vraîment, vous ne pensez pas à nous laisser ?

— Oui, M. Martel, et je regrette sensiblement que ce soit dans d’aussi désagréables circonstances.

— Prenez, Armand, quelque temps pour vous décider : ne partez pas immédiatement.

— Rien au monde me ferait rester seulement une nuit de plus.

— Allons, allons ! qu’est-ce que veulent dire, plus ou moins, quelques mots un peu