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de se venger, même lorsqu’il aurait eu des raisons de le faire. Il pouvait donc envisager tristement cette belle figure, sans lire des reproches sur ses traits de marbre et sans se torturer par de vains regrets de ne pouvoir expier un passé qui n’était plus à sa portée.

Du moment qu’Armand perdit sa femme, il s’opéra un remarquable changement chez madame Martel. Les manières demi familières, demi agressives qui avaient caractérisé cette femme depuis qu’il était entré dans sa famille, avaient entièrement disparu pour faire place à la politesse qu’elle lui témoignait lorsqu’il s’était mis en pension chez elle.

Lorsqu’elle eût vu déposer la pauvre Délima dans le paisible cimetière Saint-Louis, elle fit, avec émotion, ses adieux au jeune veuf, sentant bien en elle-même que de ce jour toutes relations entr’eux étaient rompues.

Elle ne se trompait pas.