Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/109

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De l’Éden, viens à vous,
Vous voir et vous entendre,
Car vos jeux me sont doux,
Et votre voix est tendre.

« Que tu es belle ainsi, sœur mortelle, étendue
Toute blanche dans nos flots blonds, et toute nue,
Semblable à quelque fleur étrange de l’Éden,
Là, où la mer devient le seul de tes jardins.
Les vagues, doucement, à tes pieds blancs s’affaissent,
Et nous te caressons, puisqu’elles te caressent.
Toi seule viens à nous, et seule n’as pas peur
De suivre ton désir et d’aller où ton cœur,
Mystérieusement, dans l’inconnu t’entraîne,
Et d’écouter chanter ces perfides sirènes,
Comme disent, dans leur simplicité d’enfants,
Ces beaux anges qui sont comme des cygnes blancs.

Parfois, leur grand vol d’or dans le silence passe
Au-dessus de nos fronts, et le soleil s’efface