Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/185

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Et je m’allonge et je te tends,
Entre mes lèvres et mes dents,
Cette pomme de soleil chaude.
Je suis le beau serpent dansant.

Colombe ! Colombe ! Colombe enchantée,
Qui te balances autour de moi,
Pourquoi as-tu peur, colombe blanche ?
Écoute ma voix, colombe, ma sœur.
Entre les branches descends dans ma danse,
Descends sur mon cœur, colombe d’amour !

Et je danse et je chante, et danse encore.
Je danse nue, éblouie et superbe,
Comme un serpent dans les hautes herbes.
Je danse et rampe dans les airs,
Comme une flamme de l’enfer.

Je danse ailée, frémissante et sonore,
Au fond du tourbillon vivant,