Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/94

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Je ne sais pas ce qu’elle pense.
Elle me regarde en silence,
De ses pâles yeux pleins d’effroi,
Où quelque étrange songe sommeille.
De la terre ils ne veulent
Rien voir que moi ;
Pour Elle, j’en suis la grande merveille,
Et le mystère.

Mais, parfois,
Elle étend les doigts,
Et touche l’air illuminé qui tremble,
Car la lumière et l’air ressemblent à la mer.

Et elle est triste, et parfois pleure.

Je veux la déposer, doucement, dans le fleuve,
Mon beau fleuve d’Éden, dont les divines eaux
S’en retournent parmi la chanson des roseaux,
Vers la mer infinie ; afin qu’il la ramène,