Page:Lermina - L’Énigme.djvu/93

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Il y eut un nouveau silence. Georges de Morlaines n’était pas un habile : les marins regardent le danger en face et luttent corps à corps avec lui. Entre la mer et l’homme, c’est une guerre sans merci dont la vie est l’enjeu. Mais, du moins, celui qui se défend agit dans la plénitude de sa force ; il rend coup pour coup, l’ennemi est trop fort pour qu’il en ait pitié.

Ici, dans cette chambre, en face de cette femme qu’un souffle pouvait briser, Georges, voulant frapper, retenait son bras. Il s’épouvantait des coups qu’il pouvait, qu’il devait porter. En même temps, l’horreur de l’hypocrisie, le dégoût de cette dissimulation, voilée de faiblesse, l’irritait de plus en plus. C’était un homme violent, c’est-à-dire que ses efforts sur lui-même, en refoulant la colère, en rendaient l’explosion plus terrible. Il était maladroit à ces passes d’armes courtoises : sous sa main, il sentait comme une lame nue et il était impatient