Page:Lermitage-1896-Volume12.djvu/426

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Celui-ci donc partit sur le bateau.

La mère de Hans, ses frères et ses sœurs se lamentèrent amèrement de voir s’en aller le beau femböring ; mais Hans était grimpé sur le toit de son hangar et riait à se tordre. Et vers l’automne le bruit se répandit que le Bailli et ses hommes avaient sombré avec le femböring dans le Vesterfjord.

Mais à cette époque, tout le monde — pour ainsi dire — se débarrassait de ses vieux bateaux par tout le Nordland et Hans ne parvenait pas à construire la dixième partie des bateaux qu’on venait lui commander. De loin et de près, les gens s’empressaient autour de son hangar et c’était une faveur d’être agréé par lui, c’était comme un privilège de sa part d’exécuter le travail promis. Bientôt les embarcations s’alignèrent par files sous les appentis de son chantier.

Il ne s’inquiétait plus de vérifier quand arrivait chaque fois le septième bateau parmi ceux qu’il construisait et ce qui advenait de lui. Si l’un ou l’autre venait à sombrer, de temps en temps, ma foi, tant d’autres se comportaient bien qu’au total tout marchait parfaitement. D’ailleurs, les gens pouvaient choisir eux-mêmes leurs bateaux et prendre ceux qu’ils préféraient.

Hans était devenu si riche et si puissant, qu’il n’était pas bon de le contrecarrer en aucune façon.

Des piles de pièces d’argent s’entassaient en des barils dans son grenier et son établissement de construction s’étendait sur toutes les îles de Sjöholm.

Traduit du norwégien de Jonas LIE,
par Geo. KHNOPFF.

(La suite au numéro suivant.)