Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/102

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Dix minutes après, le capitaine entra.

— Au fait ! vous avez raison ! dit-il ; mieux vaut prendre le thé en attendant, tout de même. Cet homme est déjà depuis longtemps près de lui et il est évident que quelque chose l’a retenu. »

Il avala vite une tasse de thé, en refusa une seconde et retourna vers la porte avec inquiétude. Il était clair que l’indifférence de Petchorin affligeait d’autant plus le vieux capitaine, qu’il m’avait parlé naguère de son amitié pour lui. Et il n’y avait pas une heure qu’il était persuadé que celui-ci accourrait, rien qu’en entendant son nom.

Il était déjà tard et il faisait sombre, lorsque j’ouvris de nouveau la fenêtre pour appeler Maxime, lui disant qu’il était temps de se coucher. Il marmotta quelque chose entre ses dents ; je réitérai mon invitation, mais il ne me répondit rien. Je me couchai sur un divan, enveloppé dans mon manteau et j’aurais dormi tranquillement si à une heure déjà avancée Maxime, entrant dans la chambre, ne m’avait éveillé. Il jeta sa pipe sur la table, se mit à marcher dans la chambre, activa le poêle. Enfin, une fois couché,