Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/130

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— Allons, que t’importe ?… » Mais au moins l’hôtesse s’est-elle montrée ?

— Aujourd’hui, pendant votre absence, il est venu une vieille femme et sa fille.

— Quelle fille ? puisqu’elle n’en a pas.

— Ah ! Dieu seul sait si c’est sa fille ; mais tenez, la vieille est assise là-bas dans la cabane.

J’entrai dans la masure. Le poêle était tout grand allumé et sur ce poêle cuisait un dîner assez succulent pour de pauvres gens. La vieille, à toutes mes questions, répondit qu’elle était sourde et qu’elle n’entendait pas. Que faire avec elle ? Je revins vers l’aveugle qui était assis devant le poêle et entretenait le feu avec des broussailles.

— Te voilà, aveugle du diable ! lui dis-je en le prenant par l’oreille. Dis-moi où cette nuit tu as traîné ce paquet ?

Mais soudain mon aveugle se mit à pleurer, à pousser des cris et à se lamenter :

— Où je suis allé ?

— N’es-tu pas allé quelque part avec un paquet ?

— Quel paquet ?…