Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

raient tout autour. Parfois il frissonnait et se pressait la tête comme s’il ne comprenait pas bien ce qui s’était passé la veille : Je ne lisais pas une grande détermination dans ce regard inquiet et je dis au major qu’il avait tort de ne pas faire enfoncer la porte et de ne pas lancer des Cosaques à l’intérieur : il valait autant le faire maintenant que plus tard, lorsqu’il serait tout à fait revenu à lui.

À ce moment un vieux capitaine de Cosaques s’approcha de la porte et l’appela par son nom : il répondit.

— Tu as fait une sottise, cher Ephimitch ; lui cria le capitaine : et il n’y a déjà plus rien à espérer, soumets-toi !

— Je ne me soumets point, répondit le Cosaque.

— Tu crains Dieu ! sans doute, tu n’es pas un payen maudit, mais un honorable chrétien. Allons, si ta sottise t’a fait perdre la tête, tu as beau faire : tu n’échapperas pas à ton sort.

— Je ne me soumets point ! cria de nouveau le Cosaque avec bruit et on entendit craquer le chien de son arme.

— Allons la mère, dit le capitaine à la vieille