Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/359

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ronne d’or ; je cueillerai sur les fleurs la rosée des nuits et je répandrai sur toi cette rosée. Avec un rayon pourpre du soleil couchant, j’entourerai ta taille comme avec une écharpe ; avec la senteur des parfums les plus purs j’embaumerai l’air qui t’environne ; sans cesse je caresserai tes oreilles avec une mélodie admirable, je te bâtirai des palais somptueux d’ambre et de turquoise ; je descendrai pour toi jusqu’au fond des mers ; je volerai au-dessus des nuages ; je te donnerai tout, tout ce qui est sur la terre ; Aime-moi !…


XI.


Et doucement, il appuya sa bouche pleine de feu sur ses lèvres tremblantes. Il répondait à ses prières par des paroles pleines de séduction et son regard, plongeant jusqu’au fond de ses yeux, l’enflammait. Dans l’obscurité de la nuit, il étincelait devant elle, inévitable comme la lame d’un poignard !… Hélas ! L’esprit du mal triompha. Le poison mortel de ses baisers a pénétré en un instant dans son sein et un cri terrible de souffrance a troublé le silence de la nuit !…

Dans ce cri il y avait de tout, de l’amour, de la douleur, un reproche avec une dernière