Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/99

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Dieu soit béni ! dit Maxime qui s’était approché de la fenêtre pendant ce temps : Quelle jolie calèche ! ajouta-t-il : c’est certainement quelque haut fonctionnaire qui va à Tiflis pour une enquête ! Et probablement il ne connaît pas nos montagnes. Non ! tu ne connais pas nos montagnes, elles te briseront ta voiture anglaise, mon cher ! Mais qui cela peut-il être ? allons l’apprendre.

Nous entrâmes dans un corridor, au bout duquel il y avait une porte ouverte sur une chambre de côté. Le laquais et les postillons y portaient des valises.

— Écoute, mon ami, lui dit le capitaine : À qui est cette admirable calèche ? Quelle jolie voiture !

Le laquais, sans se retourner, marmotta quelque chose entre ses dents et continua de déboucler ses valises. Maxime se fâcha, toucha l’impoli à l’épaule et lui dit :

— Je te parle, mon cher.

— Eh bien ! cette calèche est à mon maître !

— Mais quel est ton maître ?

— Petchorin !

— Comment, Petchorin ? ah ! mon Dieu !