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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

pesait sur lui ! Pour cela, il était nécessaire que la malle n’eût pas été fermée à clef comme Jacques l’avait pensé !… Elle avait été mal fermée !

André sort donc à moitié de la malle, soulève la bâche, aperçoit son frère qui n’est occupé que de conduire la voiture, et aussitôt, ne pense qu’à lui échapper, car il ne fait plus de doute que si l’autre se retourne il n’hésitera pas à achever la besogne commencée…

Et Jacques roule sur la route… sur la route de la forêt de Sénart…

Et c’est ici que recommence le grand mystère… Qu’a-t-il fait pendant cinq ans dans la forêt de Sénart, pourquoi n’en est-il sorti que si tard et dans des conditions aussi étranges ?

L’article suivant, paru dans Excelsior sous ce titre général : « Une étrange séquestration », et avec le sous-titre : « Le fou et le bancal », devait, quelques jours plus tard, livrer au public haletant la solution bien simple d’un problème qui, dès l’abord, avait paru impossible à résoudre !

Le jeune Darbois commençait par rappeler les séquestrations les plus célèbres, celles qui, par leur audace, stupéfiaient la population des villes. N’avait-on pas, maintes fois, au cœur des cités, au centre du mouvement quotidien le plus actif, découvert, par hasard, la prison jusqu’à ce jour insoupçonnée d’un pauvre débris d’humanité maintenu par la tyrannie ou l’avarice d’un geôlier d’occasion dans la décrépitude morale et physique la plus sordide !…

Il ne fallait donc point s’étonner outre