Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/109

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ce M. Éliphas de Saint-Elme de Taillebourg-de-la-Nox, au fond de sa monstrueuse retraite, doit bien s’amuser. Quant à nous, nous avons fini de rire. Nous proclamons hautement notre opinion que nous n’avions que laissé pressentir après la mort de Maxime d’Aulnay… « Non ! non ! Toutes ces morts-là ne sont point naturelles ! On a pu ne pas s’étonner de la première, on a pu hésiter à la seconde, il serait criminel de douter à la troisième ! Mais entendons-nous bien : quand nous disons que ces morts ne sont point naturelles, nous ne voulons point faire allusion à quelque puissance occulte qui, en dehors des lois naturelles connues, aurait frappé ! Nous laissons ces balivernes aux petites dames du club des « Pneumatiques », et nous venons catégoriquement dire à M. le procureur de la République : Il y a un assassin là-dessous, trouvez-le ! »

La presse fut à peu près unanime, obéissant en cela à l’opinion générale, qui était que les trois académiciens avaient été empoisonnés, à réclamer l’intervention des pouvoirs publics ; et, bien que les médecins qui avaient examiné le corps du défunt eussent déclaré que Martin Latouche — en dépit d’une apparence assez robuste — était mort d’une vieillesse hâtive