Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/180

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de l’Académie. Par le plus grand des hasards, M. Lalouette avait assisté à la mort de Maxime d’Aulnay. M. Gaspard Lalouette n’était ni superstitieux ni sot. Il jugea naturelle la mort chez un homme qui avait une maladie de cœur et que le décès tragique de son prédécesseur devait hanter par-dessus tout. Il s’étonna de l’émotion générale et sourit de toutes les stupidités qui furent répandues à l’occasion de la vengeance d’un certain sorcier qui avait disparu. Et il fut bien étonné d’apprendre que ce double événement avait à ce point bouleversé les esprits qu’aucun nouveau postulant ne se présentait à la succession de Mgr d’Abbeville. Seul Martin Latouche restait qui n’avait pas encore retiré sa candidature. M. Lalouette, un beau jour, s’était dit : « C’est tout de même rigolo ! Mais s’ils n’en veulent pas, du fauteuil, il ne me fait pas peur, à moi !… c’est ça qui épaterait Eulalie ! »

Eulalie était le petit nom de Mme Gaspard Lalouette.

Il ne dit rien de ses vagues intentions à « son épouse ». Mais il fut déçu quand il apprit que Martin Latouche acceptait le plus tranquillement du monde d’être élu au fauteuil fatal. Tout de même, il voulut assister à la séance de