Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sible, à la porte de la boutique et appuya sur le bec-de-cane.

La porte s’ouvrit ; il entra.

Mme Lalouette tomba comme un paquet sur un fauteuil. Quant à M. Gaspard Lalouette, il se jeta carrément à genoux, et il cria :

— Grâce !… Grâce !…

C’est tout ce qu’il put dire, dans le moment.

— M. Gaspard Lalouette, c’est bien ici ? demanda l’homme sans paraître nullement étonné de l’effet que produisait son apparition.

— Non ! non ! ça n’est pas ici ! répondit spontanément M. Lalouette, toujours prosterné. Et il mit à son mensonge un tel accent de vérité qu’il s’y fût trompé lui-même, tant il était sincère !

L’homme eut un tranquille sourire et referma, toujours avec son calme suprême, la porte. Puis, il s’avança jusqu’au milieu du magasin.

— Allons ! Monsieur Lalouette ! relevez-vous ! fit-il, et remettez-vous !… et présentez-moi à Mme Lalouette. Que diable ! Je ne vais pas vous manger !

Mme Lalouette jeta à la dérobée sur le visiteur un rapide et désespéré regard. Elle eut une seconde l’espoir qu’une affreuse ressemblance les avait trompés, elle et son mari. Et, domp-