Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/255

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Et ils eurent la perception nette qu’on soulevait la trappe au-dessus de leur tête… Ils se détournèrent instinctivement, rentrant la tête dans les épaules, fermant les yeux, se bouchant les oreilles.

Et c’était trop horrible… Ils préféraient décidément risquer la mort par les chiens… Ils ouvrirent la porte et grimpèrent, escaladèrent l’escalier, ne pensant qu’à ne pas être rejoints par le rayon qui assassine ou la chanson qui tue… ne pensant même plus aux chiens.

Or, les chiens n’aboyaient plus.

Les chiens devaient manger, être occupés à dévorer.

Patard et Lalouette virent la porte indiquée par Dédé, la clef sur la serrure…

Et ils ne firent qu’un bond jusque-là.

… Et puis, ce fut la fuite éperdue dans les champs… les champs à travers lesquels ils coururent, comme des fous, au hasard, tout droit devant eux, dans le noir… tombant, se relevant, bondissant plus loin quand ils étaient atteints par un rayon de lune !… un rayon qui venait peut-être, après tout, de la lanterne sourde !…