Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/304

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— Ne faites pas ça !…

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Quand mes amis, après une toilette sommaire, furent descendus, je m’attardai dans le corridor et, une bougie à la main, pénétrai dans la pièce mystérieuse. Dois-je l’avouer ? Mon cœur battait un peu plus vite que de coutume.

La porte poussée, je ne remarquai tout d’abord rien d’extraordinaire. Mais je fus saisi par une odeur indéfinissable, une odeur qui n’était point seulement « de renfermé », une odeur effacée et lointaine, aigre et brûlante. Je croyais être sûr de n’avoir jamais senti cette odeur-là. Elle n’était point désagréable.

Et, je ne sais pourquoi, je m’amusai aussitôt à l’idée que cette odeur était peut-être bien l’odeur du Diable. Mais j’en fus pour mon idée, car, ayant deviné au fond de la pièce, sur la droite, la forme de la vaste cheminée qui, montant de l’âtre sis au-dessous de nous, dans la salle, se continuait jusqu’au toit en se rétrécissant à travers plafonds et planchers, mon esprit positif imagina aussitôt qu’une telle odeur me venait, par quelque interstice, d’une telle cheminée.

La chambre était vaste, occupée dans son