Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/358

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIV


Minuit… On s’est séparé !… L’hôte nous a quittés… Makoko et Mathis sont restés auprès du foyer mourant, en bas ; Allan est allé se coucher dans sa chambre et moi, moi, conduit par je ne sais quelle force intérieure qui me domine, je me retrouve dans la mauvaise chambre… je me prends à faire les mêmes gestes que l’autre ; je touche au même livre, je l’ouvre à la même page, je vais à la fenêtre, je soulève le rideau ; je vois le même paysage lunaire, car le vent a chassé depuis longtemps toutes les nuées de tempête, tous les brouillards. Il n’y a plus là que des rochers nus, éclatants comme l’acier sous les rayons de l’astre des nuits, et… sur le plateau désert… une ombre dansante… celle de Mystère qui ouvre une gueule formidable… une gueule que je vois aboyer