Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/76

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n’as pas entendu ! Mais tu vas te mettre à genoux et jurer sur le bon Dieu que tu ne parleras jamais à âme qui vive de ce que tu as pu entendre et de ce que tu as vu ! Je te croyais sortie, tu n’as donc pas vu ces deux messieurs venir chez moi. Tu ne les connais pas. Jure cela, Babette. »

Je regardais mon maître. Je ne lui avais jamais vu une figure pareille. Lui ordinairement si doux, — j’en fais ce que je veux — la colère l’avait transformé. Il en tremblait ! Les deux inconnus étaient penchés au-dessus de moi avec des figures de menaces. Je suis tombée à genoux, et j’ai juré tout ce qu’ils ont voulu… Alors, ils sont partis… l’un après l’autre, en regardant dans la rue avec précaution… J’étais redescendue plus morte que vive, dans la cuisine, et je les regardais s’éloigner, quand j’ai aperçu… justement… pour la première fois… le vielleux !… Il était debout, comme tout à l’heure, sous le réverbère… J’ai fait le signe de la croix… le malheur était sur la maison.

M. le secrétaire perpétuel, tout en écoutant de toutes ses oreilles la vieille Babette, avait suivi des yeux les mouvements du vielleux. Et il n’avait pas été peu impressionné de le voir faire, au-dessus de sa boîte, des signes mys-