Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/107

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— Elle va redevenir folle ! dit-il, en secouant lamentablement la tête.

C’est ce que nous redoutions tous, et, chose singulière, quand nous arrivâmes enfin en gare de Menton-Garavan, et que nous y trouvâmes M. Stangerson et Mme Darzac, qui étaient sortis malgré la promesse formelle que le professeur avait faite à Arthur Rance, de rester avec sa fille aux Rochers Rouges jusqu’à son retour, pour des raisons qu’il devait lui dire plus tard et qu’il n’avait pas encore eu le temps d’inventer, c’est avec une phrase qui n’était que l’écho de notre terreur que Mme Darzac accueillit Joseph Rouletabille. Aussitôt qu’elle eut aperçu le jeune homme, elle courut à lui, et nous eûmes cette impression qu’elle se contraignait pour ne point, devant nous tous, le serrer dans ses bras. Je vis qu’elle s’accrochait à lui comme un naufragé s’agrippe à la main qui peut seule le sauver de l’abîme. Et je l’entendis qui murmurait : « Je sens que je redeviens folle ! » Quant à Rouletabille, je l’avais vu quelquefois aussi pâle, mais jamais d’apparence aussi froide.