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VI

LE FORT D’HERCULE



Quand il descend de la station de Garavan, quelle que soit la saison qui le voit venir en ce pays enchanté, le voyageur peut se croire parvenu en ce jardin des Hespérides dont les pommes d’or excitèrent les convoitises du vainqueur du monstre de Némée. Je n’aurais peut-être point cependant, — à l’occasion des innombrables citronniers et orangers qui, dans l’air embaumé, laissent pendre, au long des sentiers, par-dessus les clôtures, leurs grappes de soleil, — je n’aurais peut-être point évoqué le souvenir suranné du fils de Jupiter et d’Alcmène si, tout, ici, ne rappelait sa gloire mythologique et sa promenade fabuleuse à la plus douce des rives. On raconte bien que les Phéniciens, en transportant leurs pénates à l’ombre du rocher que devaient habiter un jour les Grimaldi, donnèrent au petit port qu’il abrite et, tout le long de la côte, à un mont, à un cap, à